Cher(es) Ami(es),
Le cimetière de Seraincourt est certainement l’un des plus beau du Vexin français, le PNR l’a mis en couverture d’un recueil sur l’aménagement des lieux cinéraires dans le cadre du zéro-Phyto puisqu’il a la particularité d’être totalement engazonné.
1- La tombe du soldat Duclos
Ce cimetière est un lieu de paix et de recueillement qui prend toute sa splendeur à la Toussaint, lorsque les tombes sont fleuries à la mémoire de nos chers disparus. Chaque année, j’aime déambuler dans les allées et je note tout le soin que vous apportez à l’entretien des tombes, c’est toujours avec émotion que je passe devant les tombes à l’état d’abandon que plus personne ne vient fleurir, celle de Lucien Géhant, l’instituteur du village qui a rédigé la monographie de 1900 (1), mais il en est une qui retient mon attention c’est celle de Charles Duclos, elle est située dans l’ancien cimetière sur le pourtour sud vers le haut, pas très loin de celle du Général Friant la photo devrait pouvoir vous aider à la retrouver.
Sur cette tombe il y a une plaque très dégradée par le temps sur laquelle il est inscrit «Charles Duclos mort pour la France à 23 ans cité à l’ordre de l’armée par ordre du Maréchal Pétain (2) Regrets» alors je me suis intéressé à ce soldat du village dont le nom est cité à chaque cérémonie du 8 mai et du 11 novembre à « l’appel des morts » où nous entonnons à l’unisson «Mort pour la France », ce qui est regrettable c’est que nous lui tournons le dos.
Dans ce modeste article, il m’est apparu important et juste de mettre à l’honneur les oubliés de l’Histoire, les sans grade, ceux qui ont donné leur vie pour notre LIBERTE c’est une façon comme une autre de les remercier.
Charles Duclos est né le 27 avril 1892 à Seraincourt, il est le fils d’Eugène Duclos et de Denise Chantin, mariés à Seraincourt le 24 janvier 1882 (3).
Comme beaucoup de jeunes hommes de sa génération, il est parti au combat pour défendre la France, il n’avait que 22 ans, presque un enfant. il fût affecté au 150ème R.I. (Régiment d’Infanterie) alors basé à Verdun (Meuse).
2- Principaux faits d’armes du 150ème R.I. (4) jusqu’à la fin tragique du soldat Duclos
21 août 1914: Avec la 40ème division il prend part à l’offensive menée en direction du nord-est, entre Longyon et Briey le régiment reçoit le baptême du feu dans la vallée de la Crusnes.
23 août 1914: le front s’est replié sur l’Othain. Le 24, l’attaque est reprise. Le 150 R.I. s’empare des villages de Duzey et Nouillonpont (à 10 km au sud de Longuyon).
28 – 31 août 1914: le régiment s’installe défensivement sur les pentes ouest du Mort-Homme (15 km Nord-Ouest de Verdun).
6 septembre 1914 : Le 150e attaque et arrête l’ennemi.
10 septembre 1914 : il maintient toutes ses positions, et brusquement, l’ennemi se dérobe, c’est la victoire de la Marne. Il est ensuite appelé vers le sud, l’ennemi vient d’enlever Saint-Mihiel par surprise et menace de déboucher sur la rive gauche de la Meuse.
22 septembre 1914 : le régiment attaque au nord de Saint-Mihiel.
24 au 27 septembre 1914 : le régiment lutte pied à pied en se retirant dans la direction de Troyon. Les attaques se poursuivent jusqu’au 2 octobre sur les hauteurs dominant Saint-Mihiel au nord (Côte Sainte-Marie).
Le front se stabilise et le 150e monte la garde de ce secteur.
Du 14 janvier 1915 à juillet 1915: le 150e est en ligne dans les bois de La Gruerie (10 km Ouest de Varennes-en-Argonne) et tient le secteur de Bagatelle. Pendant sept mois, le 150e soutient victorieusement une lutte incessante.
Charles décède le 4 février 1915 à Sainte-Menehould (Meuse) à la suite de blessures de guerre à l’âge de 23 ans, c’est jeune pour mourir!
Est-ce un hasard de l’actualité mais c’est le même âge que le brigadier Ronan Pointeau, du 1er régiment de spahis de Valence tué au Mali le 2 novembre 2019…
3- Que reste-t-il du soldat Duclos?
Charles Duclos a participé à tous les faits d’armes jusqu’à en perdre la vie. Ce soldat de 2ème classe devait être vaillant au combat puisque le Maréchal Pétain l’a décoré à l’Ordre de l’Armée (voir la plaque sur sa tombe).
Son nom figure sur le monument aux morts de la commune dans le cimetière et sur la plaque commémorative dans l’église (côté gauche sur la photo).
Alors, quand vous passerez devant sa tombe qui est à l’état d’abandon, ayez une pensée pour lui, fleurissez-là de quelques fleurs des champs ça sera votre façon à vous d’honorer sa mémoire et de lui redonner Vie du moins par l’esprit.
Sur la plaque commémorative, dans l’église son nom est écrit sur le côté ce n’était qu’un simple soldat, qui a donné sa vie au nom des valeurs fondamentales de la France que sont la LIBERTE, l’EGALITE et la FRATERNITE, ayons une pensée pour lui et souvenons nous que ce sont des Hommes comme lui qui ont défendus la France et ressentons tous de sens la très belle épitaphe gravée sur la plaque.
« Il n’y a pas de plus grand Amour que de donner sa Vie pour ceux qu’on aime » Evangile selon saint Jean, chapitre 15.
4- Divers
Quelques fleurs de saison (des chrysanthèmes par exemple) permettraient de mettre en valeur l’entrée du cimetière. L’année prochaine il y aura des fleurs c’est sûr.
(1) Elle est située au centre près d’un cyprès.
(2) Philippe Pétain (Maréchal de France) : est un personnage contre-versé de l’histoire de France.
Bibliographie :
(3) Information prise sur Geneanet.fr
(4)Information provenant de Wikipedia.fr